Kallocaïne de Karin Boye édition Hélios 2016

Kallocaïne de Karin Boye édition Hélios 2016

Pour ce titre, on va développer l’expérience de lecture :

Kallocaïne de Karin Boye édition Hélios 2016

Je me suis toujours considéré comme un fan de Science-fiction et qui plus est une personne qui connait un peu ce genre narratif complet, riche et varié et à même de conseiller divers néophytes.

Il s’avère que c’est à la lecture de Kallocaïne, plus exactement à la lecture du contexte d’écriture de Kallocaïne que je me suis rendu compte de l’étendue incommensurable de mon ignorance.

Déjà, je suis un de ceux qui pensent que la science-fiction (qu’elle soit dystopique, spéculative, hard-science ou cyberpunk) est un genre qui n’arrive plus à se renouveler. J’ai eu et j’aurai encore certainement des débats passionnants avec mes libraires sur le sujet.

C’est donc par hasard que j’ai choisi le roman décrit plus haut dans une rangée classée de livre en vente dans la catégorie SF de mon libraire Genevois. J’ai été émerveillé.

Évidement dans mon esprit, au moment de ma lecture, forcément que j’ai fais le lien entre Kallocaïne et 1984 et je ne pouvais m’empêcher de me dire que j’avais sous les yeux, un roman mieux écrit et tellement novateur tout en s’inspirant d’un monument de la SF. Je me suis réellement dit : « mon dieu on a là un renouvellement du genre dystopique avec un univers qui décrit la société comme étant sa propre génératrice d’ennemis. Un roman qui (enfin?) met la psychologie comme résolution de tous les mystères et à l’origine de tous les mystères.« 
Pour moi, c’était un feu d’artifice dans ma tête à la découverte de cette œuvre. Je me suis réellement demandé pourquoi ce roman est-il aussi inconnu au panthéon des blogueurs du genre ? Pourquoi quand j’en parle autour de moi comme étant ma plus grande découverte, personne ne peut m’en dire plus ? C’est trop bon pour rester dans l’oublie du divertissement littéraire.

La vérité m’est venu comme le firmament d’une ampoule dans le système solaire. Froidement, en retard et en pleine face.

C’est en m’intéressant au contexte d’écriture et de sortie du roman que j’ai découvert l’effroyable vérité.
J’ai été horrifié d’apprendre que Karin Boye a écrit son roman 8 ans avant la sortie de 1984 (année 40) et qu’il fait encore aujourd’hui partie des 3 piliers de la définition du sous-genre de la SF (le meilleur des mondes, Kallocaïne et 1984) à savoir : La Dystopie.

Karin Boye est une femme indépendante financièrement, divorcée, artiste et homosexuelle. Elle cumule donc, dans les 30-50 toutes les catégories qui font d’elle, une personne totalement marginalisée et même une criminelle (En Suède c’est qu’en 1944 qu’être gay n’est plus un crime). Son œuvre est majeure, très bien écrit, et pourtant tout le monde ne parle que de « 1984 » et de « le meilleur des mondes » (et « nous autres » l’inspiration venant aussi de « Kafka ».). Il y a des films, des goodies des citations politisées des deux références masculines mais de Kallocaïne tellement peut, uniquement dans le cercle des initiés (auquel je n’appartiens pas).

Par cette illustration de mon expérience avec une œuvre bouleversante que je découvre je vous enjoins fortement à vous intéresser à Karin Boye qui inspire bien plus que de la critique sociétale à travers la S-F. Mais bien un modèle en considérant ce qu’elle laisse derrière elle comme témoignage de vie.


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